Les sources de l‘Histoire, la loupe de l’historien
L’Histoire à la loupe dit bien son nom ; travailler à la source pour établir les faits, comprendre les évènements et analyser leur portée. Effectivement, l’Histoire n’est pas (seulement) la connaissance du passé, l’Histoire est la compréhension du présent à partir de la connaissance du passé. L’Histoire, miroir de la réalité, l’Histoire, mémoire de l’humanité, est probablement la science sociale à la fois la plus complexe – car au carrefour des sciences « dures » et des humanités – et la plus passionnelle. Les débats historiographiques des évènements, leur écho, l’instrumentalisation parfois, la nécessité de se rattacher à des racines qu’il peut être bien difficile à définir, aboutissent à une cristallisation de problématiques et d’enjeux politiques, aujourd’hui encore. Parler de la puissance de Rome ou de sa chute n’est pas sans résonance aujourd’hui ; la Révolution française donne naissance à notre culture politique contemporaine ; le Bushidō – encore faudrait-il établir lequel – a imprégné les Budō que l’on pratique encore. Ce site ambitionne de partager avec vous ces subtilités.
L’historien est-il neutre ? Le peut-il seulement ? Cela serait-il même souhaitable ? Non, l’historien n’est pas neutre, car l’Histoire ne l’est pas. En revanche, l’historien doit rester objectif, c’est-à-dire constater l’objet, tel qu’il est, le décrire, tel qu’il fut. Son analyse doit être honnête, sa lecture sera, elle, forcément subjective, car éminemment politique. Oui, l’historien prend parti ! Nonobstant, l’historien doit éviter l’écueil de l’anachronisme ; on ne lit pas hier à partir des évènements d’aujourd’hui, mais ces derniers peuvent être les conséquences d’un long cheminement.
L’Histoire à la loupe vous propose donc une lecture d’évènements passés, des grilles de lecture. Ce site vous invitera à prendre la mesure de la complexité des évènements, complexité qui ne signifie pas « verser dans le relativisme » ; les protagonistes tranchent parfois radicalement justement parce que des situations sont complexes.
Voilà donc l’objectif que se donnent les articles publiés ici. Par ailleurs, l’Histoire à la loupe vous montrera aussi comment on écrit l’Histoire, mettra en évidence des travaux d’historiens, par le biais des comptes-rendus d’ouvrages ou d’articles. Et pourquoi ne pas vous-mêmes devenir, à l’occasion, des « historiens en herbe » ? Les Rendez-vous de l’Histoire qui vous seront proposés sont des ateliers pratiques, en groupe : avec l’auteur des travaux présentés, vous plongerez dans une source, la décrypterez, l’analyserez, la resituerez dans un contexte plus global, généralement autour d’un petit-déjeuner post covid – dans ce cas, c’est au tour du passé de ne pas échapper au présent.
Enfin, les conférences et interviews mises en ligne vous permettront de profiter, d’une manière interactive, de synthèses sur des sujets ciblés, ou vous inviteront à prendre connaissance d’ouvrages.
Saisissez-vous d’une loupe et d’un stylo, vous avez rendez-vous avec l’Histoire…
Jean-Baptiste Chikhi-Budjeia est historien de formation ; il réalise une thèse de Doctorat d’Histoire moderne sur la sociabilité politique pendant la Révolution française, sous la direction de Hervé Leuwers. Passionné par la recherche et soucieux de s’inscrire dans une démarche d’éducation populaire, il anime de nombreuses formations et conférences, notamment axées sur la Laïcité et la République française. Ces thématiques l’ont amené à s’intéresser à l’Histoire religieuse et politique médiévale : Chrétienté et Islam. L’Antiquité greco-romaine étant le berceau de la civilisation occidentale, point de référence incontournable au XVIIIème siècle, tant pour les philosophes des Lumières que pour les protagonistes de « la Grande Révolution », il s’y intéresse également. Ainsi, il revendique une lecture politique de l’Histoire, sans jamais trahir la source ou falsifier les faits.
C’est son intérêt pour le Japon qui a ramené Jean-Baptiste Chikhi-Budjeia vers l’Histoire ; il est l’auteur de La Plume et le Sabre, deux armes indissociables pour avancer sur la Voie du Guerrier, paru en 2016 aux Éditions Landogne, collection « Savoir ». Il vient aussi de finir Shōgun, Introduction à une politique de la guerre dans le Japon des samuraï (à paraître en septembre 2021 au Lys Bleu Éditions). Cette fascination pour le pays du Soleil levant, le chercheur la cultive grâce à sa pratique assidue du Karaté-Dō, dont il est 4ème Dan Kokusaï Budoin IMAF.